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En Indonésie, les habitants d’une petite île ont entrepris une action en justice totalement inédite pour tenter de sauver leurs habitats de la disparition qui les guette avec la montée des eaux. 
De notre correspondante en Asie du Sud-Est,
Les habitants de l’île de Pari intentent une action en justice contre le cimentier suisse Holcim. Pourtant l’entreprise Holcim n’est pas présente sur cette île mais est responsable de 0,42% des émissions industrielles de CO2 depuis 1750. Ces émissions contribuent grandement au réchauffement de l’atmosphère qui provoque la fonte des glaciers et la montée des eaux.
Les plaignants estiment donc que Holcim contribue de cette façon à la destruction de leur habitat, et demandent deux choses au géant suisse : premièrement qu’il s’engage concrètement à réduire ses émissions, deuxièmement, qu’il les aide financièrement dans tous les travaux qui devraient être faits pour protéger leur île. Il faudrait pour cela, par exemple, planter des mangroves, construire des maisons surélevées, améliorer les infrastructures de désalinisation pour garantir l’approvisionnement en eau douce.
Tous ces projets ont été chiffrés, et les plaignants considèrent que Holcim devrait financer 0,42% de ces opérations, vu qu’il est donc à l’origine donc de 0,42% des émissions industrielles de CO2. 
Cette affaire juridique, unique en son genre, est aussi l’occasion de s’arrêter sur la pollution générée par l’industrie du ciment, et derrière elle le secteur du bâtiment. Et c’est l’une des raisons qui a motivé aussi cette plainte contre Holcim en particulier.
Même si Holcim n’est aujourd’hui plus présent en Indonésie, ce pays connait bien les ravages de l’industrie du ciment, rappelle Dewi Puspa, responsable des affaires juridiques au Forum indonésien pour l’environnement, qui épaule les habitants de l’île de Pari : « Nous avons pu constater, à proximité de sites industriels qui produisent du ciment, des problèmes de pollution de l’eau et de pollution de l’air, et d’ailleurs plusieurs usines en développement en ce moment en Indonésie sont en conflit ouvert avec les populations pour ces raisons-là. "
Enfin, l’industrie du ciment est aussi très gourmande en sable, et l’Indonésie reste un territoire de prédilection pour les marchands de sable, qui n’hésitent pas, ainsi, à aggraver les périls qui guettent tous ces littoraux déjà menacés par la montée des eaux. L’Indonésie est en effet le plus grand archipel du monde avec 16 000 îles, et 2 000 qui pourraient être englouties d’ici 2050. Cela en fait donc un territoire particulièrement vulnérable aux effets du réchauffement climatique et c’est aussi ce que tâche de rappeler ce procès de plus en plus médiatisé. 
Dewi Puspa ne s’en cache pas, elle espère que ce procès pourra contribuer à rétablir un semblant d’équilibre entre les victimes indonésiennes du réchauffement climatique qui ont une empreinte carbone dérisoire et les grands pollueurs industriels mondiaux : « Ce procès est le premier du genre en Indonésie, il peut ouvrir la voie, car il est aussi une opportunité pour d’autres communautés, d’autres personnes qui seraient également légitimes si elles demandaient des comptes aux grandes entreprises en mettant en cause leur responsabilité dans la crise climatique du fait de leurs émissions de CO2. 
Si cette action en justice demeure donc inédite de par la manière dont elle lie une grande entreprise aux effets locaux de la montée des eaux, la démarche de demander justice pour contrer les effets de la pollution industrielle n’est, elle, pas inédite en Indonésie, et a même pu porter ses fruits par le passé : l’année dernière le président indonésien, trois ministres et les autorités de la capitale Jakarta ont ainsi été jugés coupable de non-respect des régulations relatives à la pollution atmosphérique.
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