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Le photographe anglais immortalise des familles britanniques dans sa nouvelle fondation, à Bristol.
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Carl Pollard a assorti sa chemise aux bottines rose fuchsia de sa femme, Laura. A 9 heures du matin, samedi 18 novembre, ils se tiennent prêts devant la fondation du photographe bri­tannique Martin Parr, inaugurée le 25 octobre à Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre. La veille, ils ont fait le voyage depuis Liverpool avec oncle Joe et leurs enfants, Frankie et Ezra. « On s’est mariés à New Brighton, la station balnéaire que Martin Parr a photographiée au début des années 1980 [dont il tirera le livre-culte The Last Resort», indique Carl.Dans quelques minutes, c’est devant Martin Parr en personne qu’ils poseront.
Cent familles réunissant jusqu’à trois générations ont défilé ­durant le week-end sous l’œil du photographe. Tous ont répondu à une annonce postée sur le compte Instagram de Martin Parr Studio : « Emmenez vos chats, vos chiens, votre famille, votre conjoint, vos amis, vos collègues ou vos objets les plus précieux, et posez devant l’objectif de Martin Parr. »
Le photographe adopte pour chacun d’entre eux le même mode opératoire : un premier cliché avec numéro et nom de famille inscrits sur une feuille blanche. Suivi d’une trentaine de prises. Pour capter l’attention du cadet de la famille Dewis, qui s’est caché sous le fauteuil roulant de son frère, Parr aboie gaiement. Les beagles des McMullen l’observent, hagards. Du teckel au barbet à poil laineux, l’affluence canine transforme la fondation en animalerie. Seul le chat d’Eoin Earley et Nick Taylor, papas du petit Malachi, refusera de se plier à l’exercice. Les trois garçons se contenteront de poser avec leurs nounours.
A Bristol, le photographe anglais Martin Parr pose dans la galerie de sa fondation. Le tissu africain chiné au Petticoat Lane Market dans l’Est End de Londres servira de fond aux portraits de familles du week-end. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN POUR « LE MONDE »
Susie, la femme écrivain de Martin Parr, vêtue d’un tablier à l’effigie de la fondation, accueille les participants au sein des collections de photographies de son époux. Au menu : thé au lait, café et cookies. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Dans la cuisine de la fondation Martin Parr, on trouve une imprimante, deux chaises d’écoliers et deux affiches issues du projet « Signs of The Times » (1992), repris sous forme de documentaire par la chaîne BBC TWO pour explorer avec humour les bons et mauvais goûts des intérieurs anglais. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Les Pollard, venus de Liverpool, ouvrent le bal ce samedi 18 novembre. Laura, costumière, a exagéré son style pour la séance. Son mari Carl, en chemise rose, offre à Martin Parr une photographie de bonbons. « J’ai essayé de faire comme vous », dit-il au photographe. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
« Black Country Stories » est l’exposition inaugurale de la fondation Martin Parr, ouverte le 25 septembre. Elle est composée d’images que le photographe a prises entre 2010 et 2014 dans la région en déclin des Midlands de l’ouest, autour de Birmingham. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Un groupe d’amis qui se sont rencontrés lors d’une traversée en Inde, il y a dix ans, choisissent avec leurs enfants leur tirage préféré. Louis Little, chargé entre autres des impressions à la fondation, les aide à prendre une décision. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
En attendant d’être immortalisée par Martin Parr avec sa famille, une petite fille pioche dans la bibliothèque du photographe. Alors que la Tate a acquis récemment la collection de livres de photos de Martin Parr (12 000 au total), le photographe en a déjà rassemblé de nouveaux pour sa fondation. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN POUR « LE MONDE »
Les beagles des McMullen vont bientôt poser sous l’œil de Martin Parr. Ici tenus en laisse par la maman, photographe, et le papa venu en tenue de cycliste. Un assistant de Martin Parr devra presser énergiquement une balle sonore pour réveiller les chiens. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Martin Parr aime accrocher ses photos directement sur le mur comme il l’avait fait en 2010 à la Brighton Photo Biennial. « C’est spontané, commente-t-il. On a l’impression que ça vient d’être accroché. » CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Des milliers de photographies de Martin Parr sont classées dans des boîtes grises en attente d’être numérisées. On trouve en-dessous les livres réalisés par le photographe. « Je suis toujours en train de travailler sur un nouveau livre », dit-il. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Parmi les livres en vente dans la boutique de la fondation, on trouve aussi des cartes postales, un format cher à Martin Parr. A côté, un portrait de famille réalisé à la Rocket Gallery à Londres, en 2012, accueille les visiteurs. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
En chemise bleue, Jenni Smith, la directrice de la fondation Martin Parr, aide un père de famille à choisir sa photographie préférée. Sa collaboratrice Charlotte King regarde une séance photo. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
Les sœurs McMullen de Bristol sont plongées dans les livres de la collection de Martin Parr en attendant de poser avec leurs parents et leurs beagles devant le photographe. CLÉMENTINE SCHNEIDERMANN
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Un jeune homme, plongé dans les sexes féminins du livre Doris (1970), du photographe allemand Gunter Rambow, attend son tour. Un autre visiteur photographie les visages assassins de l’ouvrage Professional Criminals of America, dictionnaire des criminels établi par un inspecteur de police de New York en 1886, qu’il a trouvé dans une bibliothèque. Une simple penderie sur roulettes sépare les visiteurs des milliers de photographies de Martin Parr contenues dans des boîtes grises. Susie, la femme du photographe, invite les participants à boire une soupe de tomate à la noix de coco.
Mais une fois devant l’objectif, le photographe demande de garder son sérieux. « Prenez un album de famille, tout le monde sourit, c’est de la propagande, indique-t-il. Moi, je veux les rendre dignes. Mais s’ils veulent sourire, je leur laisse le choix, car c’est eux qui payent. »
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