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Un traitement néo-adjuvant par inhibiteurs des immune checkpoints (nivolumab et ipilimumab) pour des patients avec adénocarcinome de la jonction œso-gastrique ou gastrique MicroSatellite Instable (MSI) entraîne un taux de réponse histologique complète de 59% et pourrait permettre d’envisager une stratégie de préservation d’organe.
Les équipes des services d’Oncologie médicale, de Chirurgie digestive et d’Anatomie et cytologie pathologiques de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP, de l’Inserm et de Sorbonne Université, ont coordonné une étude promue par le groupe GERCOR (Groupe multidisciplinaire en Oncologie) avec la participation de 9 autres centres français dont certains de l’AP-HP. Les équipes ont étudié l’administration d’un anti-PD11 (nivolumab) et d’un anti-CTLA4 (ipilimumab) avant la chirurgie chez des patients atteints d’un adénocarcinome de l’estomac ou de la jonction œso-gastrique (JOG) sans métastase à distance, présentant une instabilité des microsatellites (MSI) ou une déficience de  réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR).
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication le 15 août 2022 dans la revue Journal of Clinical Oncology.
Les patients atteints d’un adénocarcinome résécable2 de la jonction oeso-gastrique (JOG) ou gastrique sont habituellement traités par chirurgie associée à une chimiothérapie péri-opératoire à base de sels de platine et de fluoropyrimidine. Environ 10% des cancers gastriques et de la JOG présentent une anomalie du système de réparation des mésappariements de l’ADN (phénotype MMR déficient ou MicroSatellite Instable). L’administration d’une chimiothérapie péri-opératoire chez les patients atteints d’un cancer de la JOG ou gastrique de phénotype dMMR/MSI fait actuellement l’objet de débats. De plus, l’administration d’inhibiteurs des immune checkpoints (anti-PD-1 et/ou anti-CTLA4) avant la chirurgie a montré des résultats spectaculaires chez des patients atteints de cancers colorectaux dMMR/MSI3.
Entre octobre 2019 et juin 2021, 32 patients atteints d’une tumeur de la JOG ou gastrique de phénotype dMMR/MSI ont été inclus dans cette étude.
Les patients inclus ont reçu six injections de nivolumab néo-adjuvant 240 mg (une fois toutes les deux semaines) et deux injections d’ipilimumab de1 mg/kg (une fois toutes les six semaines,) puis 480 mg de nivolumab adjuvant une fois toutes les quatre semaines suivant l’intervention.
Le critère d’évaluation principal était le taux de réponse pathologique complète4 (RCp).
Les résultats montrent que l’administration de nivolumab et d’ipilimumab avant la chirurgie entraîne un taux de RCp de 59 %, soit 17 patients sur les 29 opérés et de 79% si on considère les réponses histologiques supérieures à 50%. Le taux de RCp est inférieur ou égal à 10 % avec une chimiothérapie néo-adjuvante à base de sels de platine et de fluoropyrimidine dans ce sous-type moléculaire particulier.
Les trois patients ayant refusé d’être opérés étaient en réponse endoscopique complète, avec des biopsies sans tumeur résiduelle.  Après 15 mois de suivi, aucun patient n’a rechuté.
Bien qu’ils ne changent pas la pratique à l’heure actuelle, ces résultats ouvrent la voie à d’autres études pour modifier la norme de soins dans l’adénocarcinome de l’estomac ou de la JOG MSI/dMMR, avec un objectif, pour les patients en réponse histologique complète, d’avoir une stratégie de préservation de l’organe, c’est-à-dire de ne pas aller vers une résection de l’estomac ou de la JOG. Une étude évaluant cette stratégie est en cours de préparation.
 
 
[1] Anticorps lié à la protéine PD-1 (pour Programmed cell Death protein 1) présente à la surface
[2] tumeurs dont l’épicentre est au plus à 5 cm au-dessus ou 5 cm au-dessous de la JOG (Carcinoma of the cardia: carcinoma of the gastroesophageal junction—classification, pathology and extent of resection. Dis Esophagus 1996;9:173-82)
[3] essai NICHE 1 et 2 ; Chalabi M et al., ESMO 2022, abstr. LBA7
[4] absence de cellules tumorales envahissantes résiduelles après un traitement néoadjuvant
 
Reference : Thierry André (Hôpital St Antoine, AP-HP, Paris) ; David Tougeron (CHU Poitiers), Guillaume Piessen (CHU Lilles), Christelle de la Fouchardière  (centre Léon Bernard, Lyon), Christophe Louvet (Institut Mutualiste Montsouris, Paris), Antoine Adenis (Montpellier Cancer Institute), Marine Jary (CHU Besançon), Christophe Tournigand (Hôpital Henri-Mondor AP-HP, Créteil), Thomas Aparicio (Hôpital Saint-Louis AP-HP, Paris), Jérôme Desrame (Clinique Jean Mermoz, Lyon) Astrid Lièvre (CHU Rennes), Marie-Line Garcia-Larnicol (GERCOR), Thomas Pudlarz (Hôpital Saint-Antoine AP-HP, Paris) , Romain Cohen (Hôpital Saint-Antoine AP-HP, Paris) , Salomé Memmi (Hôpital Saint-Antoine AP-HP, Paris) , Dewi Vernerey (CHU Besançon , Julie Henriques (CHU Besançon), Jérémie H Lefevre (Hôpital Saint-Antoine AP-HP, Paris), Magali Svrcek (Hôpital Saint-Antoine AP-HP, Paris). Journal of Clinical Oncology.
 
DOI : 10.1200/JCO.22.00686
 
 
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