On ne va pas se mentir, le rebond qui a eu lieu hier sur les rares marchés ouverts, notamment Paris et Francfort, s’est produit dans des volumes riquiquis et pas forcément significatifs d’une tendance quelconque. Quand on ne sait pas trop quoi dire dans la presse financière, on parle de “rachats à bon compte”. Le lundi 2 janvier 2023 était donc une belle séance de rachats à bon compte. Quand Atos, OrpeaSolutions 30 gagnent respectivement 20%, 10% et 8% et trustent le podium du SBF120, c’est qu’il se passe quelque chose de pas vraiment naturel. Bon OK, il y avait de l’actualité spéculative sur Atos (Airbus serait intéressé par une entrée minoritaire au capital de la filiale Evidian) mais il faudrait voir à ne pas exagérer pour autant. Les investisseurs ont donc tenu zéro jour en 2023 pour revenir sur les actions à fort bêta, mais c’est un mouvement assez naturel : nouvelle année signifie bonnes résolutions plus-values rapides à réaliser si le marché se remet la tête à l’endroit. Tout ce qui est pris n’est plus à prendre. Ce mouvement a été particulièrement marqué en France hier, où le CAC40 a gagné 1,87%. Il n’a pas été faible non plus à Milan (+1,9%) ni à Amsterdam (+1,8%). A Francfort, le DAX était plus mesuré (+1,1%), même si ses composantes à fort effet de levier étaient aux avant-postes, avec Zalando en hausse de près de 6% et le secteur automobile en forme.

La véritable rentrée boursière 2023 a donc lieu aujourd’hui, avec la première séance de l’année à Wall Street, à Londres ou à Hong Kong. Ce qui ne veut pas dire que les investisseurs ne vont pas là aussi s’enthousiasmer pour le nouveau millésime, après avoir généralement été éparpillés par petits bouts façon puzzle en 2022, pour reprendre les termes du fameux économiste Raoul Volfoni. Du coup les rachats à bon compte pourraient jouer les prolongations en Europe. Du coup les valeurs de qualité douteuse comme Orpéa et consorts pourraient encore en bénéficier, du coup les petits malins du 2 janvier auront sûrement eu raison de revenir sur les marchés plus tôt que les autres. La Bourse n’est pas toujours une histoire compliquée avec des gens rationnels qui montent des théories amphigouriques avec des aspirations long-termistes. Parfois, ça peut aussi être :
Dans le reste de l’actualité, les prix du gaz ont continué à chuter en Europe, parce que la météo a décidé pour l’instant de zapper l’hiver pour connecter directement l’automne et le printemps. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’Elysée ne l’aurait pas vu venir, selon mes informations. Cela reste probablement une bonne nouvelle pour les industriels et les particuliers, même si je n’ai pas bien compris si ceux qui ont déjà dû renégocier leurs contrats en profiteront à plus ou moins brève échéance. Et cela reste probablement une mauvaise nouvelle pour le dérèglement climatique. En Chine, ça covide toujours à fond, en attendant l’arrivée du nouvel an lunaire le 22 janvier, qui contribuera à brasser la population du pays. L’activité manufacturière est toujours perturbée par la pandémie, comme le montre le dernier indicateur PMI Caixin paru cette nuit. Le changement complet de stratégie sanitaire de Pékin, qui consiste en gros à passer de “personne malade” à “tout le monde malade”, inquiète autant qu’il suscite un espoir de normalisation dans les mois à venir. Le scénario Bisounours consiste à penser que tous les Chinois vont s’infecter entre eux sans quitter leurs frontières puis développer une forme d’immunité en rendant les vagues suivantes gérables. Le scénario Voldemort passe par la recontamination du reste du monde avec de nouveaux variants inconnus et vicieux. Le Financial Times révèle ce matin que les Européens auraient proposé à la Chine de livrer gratuitement des vaccins. Peut-être ceux que nous avons sur les bras parce que plus personne ne se vaccine ?
J’arrête là le persiflage pour revenir sur les marchés financiers. En Asie, la bourse japonaise est toujours en pause post-jour de l’an jusqu’à demain. Ailleurs, la Chine repart en hausse, de 0,8% sur le continent et de 1,9% à Hong Kong. L’Inde et la Corée, où les actions cotaient hier, évoluent autour de l’équilibre. L’Australie reprend en revanche en baisse marquée de plus de 1%, lestée par ses financières et la crainte pandémique en provenance de Chine. Les indicateurs avancés européens sont orientés à la baisse en préouverture pour les indices qui ont flambé hier, alors que la tendance est plus neutre pour les places qui étaient closes. Le CAC40 ouvre stable à 6598 points.
Les temps forts économiques du jour
S&P publiera la seconde lecture des indices PMI manufacturiers de décembre pour l’Allemagne, le Royaume Uni et les Etats-Unis notamment. Il y aura aussi la première estimation de l’inflation allemande de décembre (14h00) et les dépenses de construction américaines de novembre (16h00). Ce matin, l’indice PMI Manufacturier Caixin de décembre est ressorti à 49 points, c’est-à-dire en zone de contraction et en-deçà des attentes (49,2).
L'euro se négocie 1,0676 USD. L’once d’or se renforce à 1841 USD. Le pétrole recule après ses gains de la veille, avec un Brent de Mer du Nord à 85,54 USD le baril et un brut léger américain WTI à 80,01 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans atteint 3,87%. Le bitcoin flirte avec 16 700 USD.
Les principaux changements de recommandations
En France
Annonces importantes (et moins importantes)
Dans le monde
Annonces importantes (et moins importantes)
Lectures

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