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LittératureDans la peau de
Bildnachweis : Seth Pomerantz
«Bonjour! Merci de vous intéresser à ma démarche! J’écris de la fiction depuis l’enfance; ça a toujours été une façon, pour moi, de conférer un sens au monde et à mes réactions envers lui.»
«Le journalisme est venu un peu plus tard. J’ai d’abord collaboré occasionnellement au journal étudiant de mon collège, puis j’ai été pigiste pour des journaux locaux dans la San Francisco Bay Area, et éventuellement, lorsque j’ai entrepris des études supérieures (en création littéraire), mes mandats en journalisme se sont multipliés, jusqu’à ce que je devienne stagiaire pour Jezebel, ce qui a vraiment donné le coup d’envoi à ma carrière de journaliste.»
«Je suis souvent amenée à penser que les deux domaines se complètent bien – mon travail de journaliste alimente mon inspiration et me force à m’impliquer dans le monde réel, ce qui bénéficie à mes fictions. La fiction, de son côté, m’encourage à ralentir, à poser des questions complexes, tout en envisageant les choses à partir de perspectives multiples, ce qui m’apparaît un plus pour le journalisme que je pratique.»
«Je me suis effectivement toujours intéressée à ces questions. On peut dire que c’est à travers le féminisme que j’en suis venue à pratiquer le journalisme – je tenais un blogue sur des enjeux féministes avant d’écrire de façon professionnelle – et qu’un regard féministe a toujours été une part importante de mon travail de création également.»
«Au moment d’écrire America Pacifica, je souhaitais vivement bâtir une trame narrative du type “quête héroïque”, mais en ayant pour personnage central, pour héroïne, une femme. J’ai toujours aimé les trames de “quêtes”, courante dans les dystopies, mais n’en avait pas vu assez à mon goût mettant en scène des protagonistes féminins.»
«Depuis, ça a évidemment beaucoup changé, on peut trouver un grand nombre de ce type d’histoires menées par des personnages féminins ou non binaires (en fait, il en existait déjà avant que j’écrive America Pacifica, je n’avais simplement pas encore croisé leur route).»
«Avec The Life and Death of Sophie Stark, mon attention s’est tournée vers les artistes au comportement questionnable, les artistes de grand talent, mais qui traite leur entourage de façon déplorable; plus particulièrement, j’avais envie d’explorer ce qui arrive quand une telle personne est une femme, et non un homme, comme, disons, Pablo Picasso. J’ai voulu que le personnage de Sophie Stark défie les normes genrées de multiples façons, mais qu’elle enfreigne aussi les normes morales d’empathie et de care. Je voulais renverser le narratif de “l’artiste au caractère difficile”, tout en rendant Sophie imputable au moins jusqu’à un certain point de ce qu’elle inflige aux autres.»
«Plus récemment, l’intérêt que je porte aux questions de genre est devenu plus fluide, entremêlé avec les questions raciales, celles de classe, de sexualité et d’identité de genre. Je pense que ça se traduit dans Hors-la-loi, et je m’attends à ce que ça transparaisse également dans mes projets à venir.»
Critique-Hors-la-loi-roman-Anna-North
«À l’origine, l’inspiration qui m’a menée à écrire Hors-la-loi m’est venue de la visite d’une habitation de Shaker, dans le nord-est des États-Unis. Les Shakers étaient une secte religieuse dont les membres ne se mariaient pas et n’avaient pas d’enfants, et cette visite m’a fait réfléchir sur les gens qui vivent à l’extérieur de la société et de ses dictats concernant la famille et la reproduction. Je pensais aussi à ces questions parce que j’étais mariée depuis peu, et que mon mari et moi réfléchissions à l’idée d’avoir des enfants.»
«J’ai tâtonné avec différents brouillons pendant un temps, mais l’histoire a réellement pris forme quand j’ai réalisé que c’était un western. J’ai pris conscience que la figure du “hors-la-loi” est aussi quelqu’un qui vit à l’extérieur de la société et qui forme des liens familiaux alternatifs, et que les histoires se déroulant dans l’Ouest américain tournaient souvent autour de l’idée de repousser ou de transgresser une frontière d’une manière ou d’une autre (tout en reconnaissant que parfois, “repousser une frontière” se fait aux dépens des droits et de la souveraineté d’autres personnes, comme ce fut le cas avec le vol par les Américains des territoires autochtones dans l’Ouest).»
«J’ai aussi réalisé que revisiter les tropes du western pouvait constituer une façon, pour moi, de revitaliser ces histoires pour une nouvelle ère. Je ne conçois pas Hors-la-loi comme une allégorie de notre propre époque, mais j’espère que le roman explore en effet des thèmes contemporains gravitant autour de l’autonomie physique, de l’identité et de la famille choisie – des sujets qui, par ailleurs, étaient aussi tout à fait d’actualité au XIXe siècle!»
«Sans trop en révéler, je peux dire que Kid a un plan risqué en vue de créer un havre pour les personnes qui, comme les membres de son gang, ont été rendues “hors-la-loi” par leur société d’origine. Ada doit décider si elle adhèrera à ce plan, sans perdre de vue son objectif de comprendre sa propre infertilité et de mettre à profit son expertise comme sage-femme et comme médecin.»
«En même temps, elle se rapproche d’autres membres du gang, des personnes qui en font partie de longue date, mais aussi des nouvelles, et ses horizons commencent à s’ouvrir au-delà des limites de la petite ville dans laquelle elle a grandi, et dont on l’a éventuellement exilée.»
Une publication partagée par Anna North (@annanorthbooks)

«Aux États-Unis, où je vis, de nombres restrictions visant les libertés en matière de reproduction ont été instaurées dans les dernières années, la plus significative étant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême, ce qui a ouvert la porte à la criminalisation de l’avortement dans plusieurs États.»
«Hors-la-loi porte avant tout sur des personnes qui sont ostracisées en raison de leur infertilité, mais plus largement, le livre porte sur les manières dont la vie sexuelle d’individus peut être politisée, scrutée; c’est quelque chose à quoi on assiste en ce moment aux États-Unis, d’une façon plus intense que jamais de mémoire récente. Nous vivons, de bien des façons, une époque inédite.»
«On assiste aussi à des reculs des droits des personnes LGBTQ, qui prennent, par exemple, la forme du projet de loi “Don’t Say Gay [1]” ou de restrictions à l’accès à des soins de santé permettant l’affirmation du genre, ce qui met en danger la santé, le statut d’égalité et même carrément la vie de nombreuses personnes LGBTQ.»
«Je ne crois pas détenir les réponses à ces problèmes, mais je me suis intéressée au travail de l’avocat Chase Strangio, qui m’inspire, et qui a écrit au sujet de la nécessité d’offrir soins et contexte sécuritaire au sein même de communautés, quand les cours de justice et les législateurs échouent à défendre – ou sont activement hostiles envers – les droits civiques de certaines personnes.»
«Ça peut se faire de bien des façons, et je crois que la fiction et d’autres arts peuvent proposer des manières d’envisager ce que les communautés bienveillantes du futur pourront prendre comme forme, et comment nous pourrons les bâtir.»
[1] N.d.É: Une loi floridienne votée en mars 2022 et interdisant l’enseignement sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans les écoles primaires publiques.
Éric Dumais
Rédac’ en chef mordu de lecture et d’arts vivants
Grand passionné du monde des arts et de la littérature, Éric a constamment la tête dans les livres et les nuages.
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