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József Váradi, l’ancien PDG de la compagnie nationale hongroise Malév, qui a fondé Wizz Air en 2004, n’a peur de rien. En tout cas, pas de la crise, ni de la concurrence. Ce qui l’énerve, c’est  le dispositif mis en place au début de la crise en mars par Bruxelles, qui permet aux compagnies aériennes, même si elles ne les utilisent pas en raison de la crise, de conserver leurs créneaux de décollage et d’atterrissage dans des aéroports – comme Norwegian, à Londres-Gatwick. Une situation qui empêche Wizz Air d’y étendre ses ailes – et d’y concurrencer le britannique easyJet.
« Cette décision européenne est injuste et n’est pas tenable, s’emporte-t-il. Nous discutons avec les autorités réglementaires pour remettre en place la réglementation originelle. Le public a besoin d’infrastructures exploitées et de compagnies qui créent des emplois ». Et si József Váradi n’obtient pas gain de cause, il est prêt à aller en justice pour ce faire…
Car il croit dur comme fer à l’apport des compagnies low cost. Le fondateur de Wizz Air s’enflamme d’ailleurs aussi lorsqu’on accuse ces compagnies d’accroître, parce qu’elles ont démocratisé le transport aérien, l’empreinte carbone du secteur.
« Du fait de leur flotte plus moderne, l’empreinte carbone des low cost est moitié moins élevée que celle des compagnies historiques », assure-t-il.
Cela dit, l’estimation avancée est à son avantage, car calculé par passager. Or ils sont plus nombreux dans les appareils des compagnies à bas prix… Enfin, il s’insurge également contre l’idée qu’il faille absolument des syndicats pour que le dialogue social soit de qualité dans l’entreprise. Ainsi, alors que Wizz Air devrait prochainement démarrer des vols intérieurs en Norvège, la compagnie fait face à l’hostilité des fédérations syndicales norvégiennes, en raison de l’absence de syndicats chez Wizz Air. József Váradi souligne pour se défendre que « 50% des Norvégiens ne sont pas syndiqués » et ajoute qu’il « n’a pas l’intention d’abandonner un modèle commercial qui fonctionne »…
Pour le reste, József Váradi est confiant. D’abord dans son business modèle. « Nous avons appris de nos débuts et de la crise de 2008-2009, et nous sommes organisés de telle façon que nous sommes résilients. Notre trésorerie est saine, ce qui nous permet un coût de financement avantageux – plus avantageux que Ryanair… », indique-t-il. Au point que Wizz Air est l’une des rares compagnies aériennes à prendre actuellement livraison de nouveaux appareils, « un avantage de taille dans la perspective du retour partiel de l’activité, dans trois ou quatre mois ». Pour l’heure, les activités de Wizz Air ont baissé de 80% au début de la crise et de 60% ce mois-ci. Un business modèle également fondé sur le leasing de la moitié des appareils. De quoi, là aussi, « faire baisser les coûts de production par rapport à la plupart des autres compagnies aériennes », assure-t-il. C’est vrai en particulier pour les compagnies historiques, « subventionnées à tout va par les Etats ». D’ailleurs, József Váradi estime que certaines, parmi ces dernières, auront du mal à survivre. Conséquence, il est persuadé que « les compagnies low cost vont gagner des parts de marché à l’issue de la crise ».
Et pas question de changer de philosophie. Face à la concurrence des autres compagnies à bas prix, « il faut être encore plus ‘ultra low cost’ ! », s’exclame-t-il. Pas question non plus de s’aventurer plus avant sur le marché des voyages d’affaires, qui ne représente que 5 à 10% des activités de Wizz Air actuellement. Ni de nouer un partenariat avec easyJet pour contrer Ryanair. Même si « cette opportunité pourrait être évaluée », avance-t-il. Il mise avant tout sur la croissance organique. Après la conquête de l’Europe centrale, la compagnie, déjà active dans 46 pays, a investi dans dix nouveaux ces derniers mois et compte s’implanter prochainement à Saint Petersbourg, de même qu’elle a un projet très avancé à Abu Dhabi. Wizz Air est également en discussion avec d’autres aéroports, « qui nous supplient de venir, compte tenu du fait que les compagnies locales ne sont pas forcément viables », selon son patron. Grâce à sa filaile basée à Abu Dhabi, son objectif est de rayonner à terme sur toute la zone du Golfe et jusqu’en Inde. Bref, il regarde aussi bien au nord, au sud, à l’est qu’à l’ouest. Son seul vœu est, dans un premier temps, que les Etats, en particulier européens, coopèrent davantage dans leur lutte contre la pandémie pour permettre de lever les quarantaines pour les passagers, et dans un deuxième temps, qu’ils dérèglementent, partout dans le monde, un peu plus le marché.

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